- Accueil
- Volume 5 (2001)
- Numéro 4
- L’élevage du “mouton de case” : aspects techniques, socio-économiques et perspectives d’amélioration au Yatenga (Burkina Faso)
Visualisation(s): 2186 (7 ULiège)
Téléchargement(s): 490 (3 ULiège)
L’élevage du “mouton de case” : aspects techniques, socio-économiques et perspectives d’amélioration au Yatenga (Burkina Faso)
Notes de la rédaction
Reçu le 16 mars 2001, accepté le 26 octobre 2001
Résumé
Une analyse technique et socio-économique, suivie des perspectives d’amélioration de l’élevage du “mouton de case” dans la province du Yatenga au Sahel Burkinabé, a été effectuée à partir d’enquêtes semi-structurées, réalisées de juin à septembre 1997, dans 65 exploitations réparties entre 16 villages. Cet élevage est assuré par des femmes âgées de 32,5 ± 5,7 ans, d’ethnies mossi à 80 % et peul à 20 %. Les moutons sont des béliers entiers de race sahélienne (75 %) et des produits croisés sahélien Djalonké (25 %). L’opération d’embouche dure en moyenne 10 mois, pour un âge compris entre 8 et 18 mois, et occasionne les frais suivants (en francs CFA, 1 F CFA = 0,01 franc français) : achat du mouton (13.500 F CFA), frais et actes vétérinaires (5.000 F CFA), coûts alimentaires (15.000 F CFA), frais divers (3.350 F CFA), soit un coût total moyen de 36.850 F CFA. La vente des produits a lieu au village juste avant la Tabaski. Elle se réalise avec des commerçants intermédiaires à un prix moyen de 27.000 ± 4.000 F CFA, soit un solde négatif moyen de 9.850 F CFA. Cette vente est satisfaisante pour les femmes qui n’accordent pas d’importance aux coûts des aliments provenant de l’exploitation des ressources naturelles. Trois voies complémentaires sont envisagées pour augmenter la rentabilité de l’élevage du mouton de case : 1) mieux gérer les contraintes sanitaire et génétique de ce type d’élevage ; 2) augmenter le prix de vente moyen des béliers pour qu’ils atteignent au moins leur prix de revient ; 3) mener une campagne de marketing mettant l’accent sur le rapport qualité/prix et sur l’impact social de cette activité.
Abstract
Household sheep farming: technical, socioeconomic aspects and improvement prospects in Yatenga (Burkina Faso)
The paper presents a technical and socioeconomic analysis of the domestic sheep production and prospects of improvement in the province of Yatenga in the Sahelian Burkina Faso. A semistructured survey was carried out from June to September 1997 in 65 family farms distributed among 16 villages. The sheep are kept by women aged of 32.5 ± 5.7 years, of the ethnic groups Mossi (80%) and Peul (20%). 75% of the sheep are rams of Sahelian breed and 25% are crossbreeds of Sahelian Djalonké. The length of fattening period is 10 months on average starting at an age of 8 months and ending at 18 months. This period leads to the following expenses (in CFA francs, 1 CFA F = 0,01 French franc): purchase of the sheep (13,500 CFA F), veterinary treatments (5,000 CFA F), feed costs (15,000 CFA F), various expenses (3,350 CFA F), adding to an average total cost of 36,850 CFA F. The rams are sold to intermediate tradesmen in the village just before the Tabaski at an average price of 27,000 ± 4,000 CFAF. The result shows on average a negative balance of 9,850 CFAF. Nevertheless, this sale is satisfactory for the women who do not consider as important the costs of feed which comes from the exploitation of natural resources. Three complementary ways are identified to increase profitability of household sheep fattening: 1) to improve the management of sanitary and genetic constraints ; 2) to increase average selling price of rams compared, at least, to the cost price; 3) to develop a marketing campaign emphasizing quality-price ratio and social impact of the activity.