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- Volume 6 (2002)
- Numéro 2
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L’activité de butinage des Apoïdes sauvages (Hymenoptera Apoidea) sur les fleurs de maïs à Yaoundé (Cameroun) et réflexions sur la pollinisation des graminées tropicales
Editor's Notes
Reçu le 16 mars 2001, accepté 17 mars 2002
Résumé
À Nkolbisson (Yaoundé, Cameroun), en mai 1991, les inflorescences de maïs (Zea mays L. ; Poaceae) ont été prospectées en vue de l’étude de l’activité de récolte du pollen par cinq espèces d’abeilles sauvages : un Apidae Meliponinae (Dactylurina staudingeri) et quatre Halictidae Nomiinae (Lipotriches andrei, L. langi, L. notabilis et Leuconomia granulata). Chacun de ces Apoidea montre une bonne attirance vis-à-vis du pollen de maïs. Le plus grand nombre d’abeilles butinant simultanément sur une panicule varie de un chez D. staudingeri à quatre chez L. andrei et L. notabilis. En général, les abeilles butinent le maïs pendant toute la journée et tout au long de la période de floraison mais leurs visites sont plus nombreuses dans la matinée et pendant la période de forte floraison. La durée médiane d’une visite d’épillet mâle varie de 1 seconde chez D. staudingeri à 7 secondes chez L. andrei. Ces divers Apoidea développent un comportement très élaboré lors de la récolte du pollen de maïs. D. staudingeri semble toutefois moins adaptée à la morphologie florale de cette Poaceae par rapport aux Lipotriches. Lorsque ces abeilles butinent le maïs, elles sont fidèles aux fleurs de cette plante, malgré la présence d’autres espèces végétales en fleurs à proximité de la culture. Les abeilles étudiées ont un impact positif sur les rendements en grains du maïs, qui s’explique par une action complémentaire de celle bien connue du vent. Le rôle est indirect puisque les abeilles visitent rarement les stigmates. Il s’explique par le fait que les abeilles très abondantes sur les panicules secouent les anthères, provoquant ainsi la libération du pollen dans l’air même en l’absence de vent. L’influence des Apoïdes sauvages sur l’augmentation des rendements est estimée à 3 % tandis que celle de l’abeille domestique (Apis mellifera) est estimée à 21 % dans cette localité. Les auteurs passent aussi en revue la littérature existante sur la pollinisation des graminées tropicales cultivées et des Poaceae en général par différentes espèces d’abeilles. On recommande, pour une meilleure gestion intégrée des exploitations de maïs au Cameroun, de préserver les sites de nidification des Lipotriches aux abords des cultures et d’éviter les traitements pesticides pendant la période de floraison lorsqu’ils ne se justifient pas.
Abstract
The gathering activity of wild bees on flowers of maize at Yaoundé (Cameroon) and further considerations on pollination of the tropical Gramineae
At Nkolbisson (Yaoundé, Cameroon), in May 1991, flowers of maize (Zea mays L; Poaceae) were observed for the study of pollen gathering by five different species of wild bees: one Apidae Meliponinae (Dactylurina staudingeri) and four Halictidae Nomiinae (Lipotriches andrei, L. langi, L. notabilis and Leuconomia granulata). Each of these Apoidea is well attracted by pollen of maize. The larger number of bees foraging at the same time on a panicle varies from one with D. staudingeri to four with L.andrei and L. notabilis. Generally, bees forage maize during the whole day and during the full flowering period but visits are more numerous in the morning and during the period of intense flowering. Median duration of a visit on a male spikelet varies from 1 sec with D. staudingeri to 7 sec with L. andrei. These Apoidea have an elaborated behaviour when gathering pollen of maize. D. staudingeri however seems less adapted to the floral morphology of Poaceae comparing with Lipotriches. When foraging maize, all these bees are regular visitors to flowers of this plant, even in the presence of other flower species in the vicinity of the crop. Bees studied have a positive impact on the yield of grains due to a complementary action with the well known one of the wind. The influence is indirect as the bees are seldom visiting the stigmates. The explanation is that when the bees are very common on the panicles they shake the anthers, inducing the release of pollen grains in the atmosphere even in the days without wind. The part of wild bees in the increase of yields is estimated to 3% while the one of the domestic bees (Apis mellifera) is estimated to 21% in that locality. The authors are reviewing existing literature on grass crop pollination and on Poaceae in general by various species of bees. For a better integrated crop management of maize in Cameroon, it is suggested to conserve the nesting sites of Lipotriches in surrounding areas of crops and to avoid unjustified use of pesticides during the flowering period.